Un grand monsieur vient de nous quitter ! A l’âge de 93 ans, Léon Vandermeersch s’est éteint au terme d’une vie consacrée à l’Extrême-Orient et à l’enseignement. Sa carrière de sinologue l’a mené à plusieurs reprises au Vietnam, au Japon et en Chine, à la fois pour y approfondir toujours plus méticuleusement sa connaissance de ces cultures et y jouer le rôle en direction des jeunes dans lequel sa curiosité et sa bienveillante générosité le faisaient exceller : celui de trait d’union entre les formes de pensée d’Occident et d’Extrême Orient. Léon Vandermeersch a mis, bien sûr bénévolement, son érudition au service des Amitiés Franco-chinoises quand, au long des années 80, il participa au conseil d’administration de l’Association et enrichit d’articles passionnants son bulletin trimestriel « Aujourd’hui la Chine« . Si la sinologie lui doit surtout d’avoir patiemment défriché le terrain aride de la naissance de l’écriture idéographique à partir des inscriptions oraculaires (sujet de son énorme thèse « La voie royale« ), il fut aussi un fin spécialiste du confucianisme et des modes spécifiques d’organisation des sociétés sinisées, autant de sujets pour lesquels il se passionna tout au long de sa vie et qu’il sut, avec un immense talent de pédagogue, mettre à la portée de tous ceux qui l’écoutaient. Ce n’est pas seulement à un immense sinologue que nous disons un adieu ému, mais à un homme d’une grande modestie et d’une exquise courtoisie que nous sommes particulièrement heureux d’avoir eu la chance de croiser au sein des AFC.
Conseils de lecture : « Le nouveau monde sinisé » (1986 Rééd. 2004) « Les deux raisons de la pensée chinoise — Divination et idéographie » (2013) et « Ce que la Chine nous apprend — Sur le langage, la société, l’existence » (2019)
Danièle Hainaut, Denis Dammaretz